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Défilé du carnaval

  • À partir de 13h30 : atelier maquillage – place de la mairie.
  • 16h : départ de la Grande Chauchade dans les rues de Saint-Rémy, devant le portail de la cour de l’école de la république. En présence de l’association du Carnaval avec la Chauche-Vieille, ses tirailleurs et ses pèles, le groupe de musique traditionnelle Nos’trad’amuz, Batuc’azul, la fanfare marseillaise La Farigoule et de nombreuses associations.
  • 18h : crémation du Caramentran – place de la mairie.
    Ouverture de la buvette et fête au son des galoubets, des tambourins et d’animations diverses.
  • 19h30 : soirée musicale gratuite, avec soupe offerte, pissagne de la Chauche-Vieille – place de la mairie.

Le carnaval a été créé il y a plus d’une vingtaine d’années par des Saint-Rémois. Ils ont créé le personnage de la Chauche Vieille, figure emblématique du Carnaval à Saint-Rémy, en s’inspirant de la sorcière et guérisseuse, Taven, de Mistral. Chaucha, en provençal, signifie “piétiner”. Pendant les premières années, la chauchade (le défilé) commençait par la sortie de la Chauche et Caramantran (le monstre) des égouts de Saint-Rémy. La Chauche est là pour annoncer l’arrivée du printemps et Caramantran incarne tous les maux subis dans l’année, en particulier les maux dus au pouvoir politique. C’est pour cela qu’il doit être jugé.

Conte de la Chauche Vieille de St Rémy
(transposé pour l’écrit par Pascale Dehoux )

Il y a si et tellement longtemps : “Ouhhhhhh “, dans un temps sans voitures, sans magasins, sans écoles, vivait à St Rémy, sur l’endroit de la place de la République, une Vieille, toute chiffonnée et bougonnante .
Sa bicoque avait le volet dégondé, la porte grinçante et la tuile fendue !
La désolation, la ruine et le démantèlement !
A coté de la masure de la vieille, un Trou, rempli d’eau visqueuse et saumâtre, bouillonnait de toutes les eaux usées et puantes du village : l’eau de la lessive, de la vaisselle, du pot de chambre !
Ainsi, les gens de St Rémy n’aimaient pas venir roder autour de la maison de la Chauche car c’était bien d’elle qu’il s’agissait !
On entendait parfois des cris bizarres sortir de la bicoque : des : «  Oh coquin de sort !  », «  Bondieu !  », des grognements, des râles, des borborygmes !
Tout le monde croyait que la vieille hébergeait un monstre terrible dans son ” chez elle ” ; personne ne l’avait jamais vu mais tout le monde en était sur !
En plus chaque matin, dés l’aube, la vieille se faufilait dehors, pliée en deux comme une pince à chignon et partait sur ses gambettes arquées, un petit ballot à la main !
Un jour, un petit gars plus audacieux que tous les autres l’a suivie pour voir ou elle allait ainsi. Il l’a vue prendre la direction de la colline, et ramasser précautionneusement, sans arracher les racines, les plantes et les herbes des Alpilles : thym, romarin, sauge, asperges et ail sauvage …..
La Chauche était une sorcière et fabriquait des remèdes avec les plantes : elle en connaissait les vertus et les propriétés, elle reconnaissait et parvenait à nommer chaque insecte et chaque arbre, les respectait et les aimait.
Elle savait regarder et comprendre la nature alors que les autres St Rémois avaient oublié ou n’avaient jamais su !
Alors parfois à la tombée de la nuit et en catimini, on allait la consulter ; on grattait à sa porte en suspendant son souffle …des fois que le monstre…..
Elle entrouvrait toujours sa porte. En tremblant, chacun lui racontait l’abcès aux dents, le dos bloqué et douloureux, les pieds congestionnés, le ventre en compote : on attendait que la vieille répare les bobos, petits et gros !
Après avoir écouté sans prononcer un seul mot, elle pivotait sur ses fines guiboles et disparaissait quelques secondes dans son boui-boui !
Quelques bruits de vaisselles, de placards, de portes et elle réapparaissait, sure d’elle avec, à la main, la fiole d’onguent ou le petit mouchoir plein de sa tisane.
“Une fois le matin, une fois le midi et une fois le soir “!
Le malade disparaissait sans demander son reste, en susurrant un ” merci ” et filait chez lui, appliquer le fameux traitement. Trois jours après, il était guéri !
La Chauche Vieille était donc crainte mais respectée !
Il ne fallait pas la croiser sur son chemin le jour ou l’on avait été ni honnête, ni charitable, ni bienveillant avec ses concitoyens :
le piquet du paysan planté un mètre dans le champ du voisin, la botte de poireau pesée 900 grammes alors qu’elle n’en fait que 600, la mauvaise parole dite sur la femme d’à coté : la Chauche, tout ça , elle le savait, elle le devinait, elle vous le lisait dans la tête !
En arrivant à sa hauteur, trop tard pour changer de trottoir, elle levait son index désapprobateur et soufflait ” je sais tout ” !
Aïe ! Il fallait alors faire profil bas et se réfugier chez soi, en espérant que rien de fâcheux ne se passe en représailles !
La porte fermée à clef, le boudin sous la porte, la barre au volet, des bûches bien enflammées dans la cheminée et ” hop là ” , sous la couette jusqu’au nez ! Chuttt !
Mais dans la nuit, sans qu’on sache par ou il était passé, quelque chose vous bondissait sur la poitrine, de tout son poids, pour vous piétiner dans une danse convulsive.
Quelque chose ou…..quelqu’un !
Il vous faisait tousser, cracher, haleter pendant des minutes interminables, un vrai cauchemar : la Chauche Vieille avait surement envoyé son monstre …….!!!.
Mais un jour il a plu à St Rémy ; il a plu comme ça et puis, comme ça et puis comme ça, des trombes de pluie, des torrents dans les rues !
Toute l’eau des Alpilles s’est déversée, sauvage, sur la place de la République emportant tout sur son passage : la bicoque, le monstre, la vieille ! “Sllllurp” : tout a été aspiré par le trou, même le trou a été aspiré par lui même !
Et voilà pourquoi, depuis ce jour d’orage, la Chauche et le monstre, emportés, errent et se terrent dans l’égout saint rémois, épiant par en dessous nos faits et gestes.
Et voilà pourquoi, à chaque Carnaval, il faut aller les extirper des glauques entrailles de nos rues !
Pour les exhiber.
Pour les juger !
Ils sont sous nos pieds en ce moment même.
Gare, hein !

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 3 décembre 2024 à 12:22

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