La ville de Saint-Rémy-de-Provence a organisé une réunion publique, le 22 juin dernier, afin de présenter le programme de la restauration intérieure à venir de la collégiale Saint-Martin. MM. Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques, et son associé Sixte Dousseau, du cabinet d’architectes du patrimoine RL&A qui a conduit le diagnostic débuté en 2020, ont exposé dans le détail les opérations qui seront effectuées dans les prochaines années, afin de redonner sa splendeur d’antan à la collégiale, « petit chef d’œuvre spectaculaire », selon M. Repellin.

Un public nombreux a assisté à cette réunion, parmi lequel le curé de la paroisse, Maurice Rolland, et le vicaire Franck de Marc.
« Après la réalisation du diagnostic entrepris début 2020, la ville avait promis de présenter au public le projet de restauration, une fois celui-ci validé par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC-Paca) », a expliqué Yves Faverjon, premier adjoint au maire.

La collégiale étant un monument classé au titre des Monuments historiques depuis 1984, la DRAC assure le contrôle scientifique et technique sur l’ensemble des opérations, et valide chaque étape. Le cahier des charges est en effet bien particulier pour un monument historique ; cela implique des précautions et des protocoles spécifiques ainsi que l’intervention de prestataires habilités.

Déjà plus de 40 ans de restauration sur l’extérieur du monument
En préambule, Yves Faverjon puis Gabriel Colombet, adjoint en charge de la culture et du patrimoine, ont rappelé les nombreuses interventions déjà effectuées sur la collégiale par les municipalités successives depuis plus de 40 ans ; depuis 1989, près de 3 millions d’euros ont ainsi été consacrés par la ville à sa restauration, aidé par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et l’État. « Ces travaux ont concerné principalement les façades et plus récemment des travaux de toiture pour régler les problèmes d’infiltration d’eau inhérents à la vétusté de l’édifice. La restauration extérieure s’est finalement achevée au printemps 2018, ouvrant la voie à la restauration intérieure qui n’était évidemment pas possible auparavant, tant que les désordres n’étaient pas résolus. »

Une étude préalable détaillée
Didier Repellin et Sixte Dousseau, du cabinet RL&A mandataire du groupement de maitrise d’œuvre, a ensuite expliqué les diagnostics qui ont été réalisés et le déroulement de la restauration des intérieurs.

L’étude a démarré début 2020, avec l’appui administratif, technique et financier du bureau d’études municipal dirigé par Daniel Bello. Elle a malheureusement subi des retards liés au COVID et dû attendre les indispensables validations des services de la Drac. Elle a nécessité l’intervention d’une historienne, d’un bureau d’étude structure, d’un bureau d’études multidisciplinaire en charge des divers fluides, de l’éclairage et de la sonorisation, d’un hydrogéologue, d’un économiste de la construction et d’un spécialiste de la restauration des décors.

Des études supplémentaires se sont avérées nécessaires (comme un suivi hydrogéologique) ainsi que d’autres demandées par la DRAC, notamment sur les décors et sur le traitement des remontées d’humidités. Les délais ont donc été allongés. La validation de la DRAC enfin obtenue, les missions ont pu continuer.
« Toutes ces démarches ont pris du temps mais c’est la garantie que les choix effectués seront les plus appropriés et que la restauration de l’édifice sera pérenne. Le résultat, c’est cette étude qui est la plus précise et la plus complète jamais entreprise sur la collégiale », résume Gabriel Colombet.

Saint-Rémy, petite Rome
Didier Repellin a insisté sur le caractère exceptionnel de notre collégiale, dont l’influence antique se ressent jusque dans la coupole qui est, selon lui, la réplique de celui du Panthéon de Rome ; une ville qu’il connait bien puisqu’il a été en charge des bâtiments français durant 20 ans et qu’il a mené la restauration du Colisée et de la Villa Bonaparte.

Les différentes tranches de travaux, d’une durée minimum de 5 ans hors procédures administratives et appel d’offres, et les phases d’intervention sont chiffrées à environ 3 millions d’euros, dont 60% seront consacrés aux décors. La plus grande partie des décors sera restaurée de façon complète et pour les parties basses, un nettoyage et une harmonisation des teintes sera proposée. À la fin du 19e s, un vernis avait été appliqué sur les décors, que le vieillissement a rendus marron ; après un bon nettoyage, ceux-ci reprendront déjà de la luminosité.

La ville prévoit donc ce budget sur plusieurs années. Comme cela a été fait jusqu’à présent, un budget correspondant à des tranches de travaux est voté par le conseil municipal chaque année. La ville sollicitera le concours de la DRAC et du Conseil départemental. D’autres aides financières complémentaires, sous la forme de mécénat notamment, seront également les bienvenues.

C’est un projet exceptionnel en perspective, pour la commune et pour tous les Saint-Rémois qui y sont très attachés.

Lors des Journées du patrimoine, les 17 et 18 septembre prochain, la collégiale sera en accès libre et des panneaux expliquant le projet de restauration des intérieurs seront exposés.

 

 

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 18 juillet 2022 à 11:44