Ça bouge, ça s’active en cuisine et sur les terrasses ; les restaurants et cafetiers saint-rémois sont au diapason pour la réouverture des établissements, aujourd’hui 19 mai. « Ça fait si longtemps », nous confie Igor Maurin, de L’Industrie, café-brasserie dont il est devenu propriétaire, en 2020, juste au début de la pandémie. « Nous n’avons pas eu le temps d’ouvrir qu’il fallait déjà fermer les portes au public, crise sanitaire oblige » renchérit Gilles Rétaud, directeur du café.

Le temps a paru bien long aussi, pour Laurent Ginoux, patron du café-restaurant Toute une époque ! « On est enchantés de pouvoir à nouveau accueillir des clients. Même si, pour le moment, c’est uniquement en extérieur, c’est déjà super. »
Comme l’année dernière, Laurent et bien d’autres commerçants saint-rémois vont pouvoir profiter de l’extension des terrasses, accordée par la mairie pour la période estivale.
« Nous n’avons pas hésité une seule seconde pour accorder, cette année encore, l’extension de l’espace public aux professionnels de Saint-Rémy » assure Yves Faverjon, premier adjoint au maire en charge de l’économie. « Les commerçants font partie intégrante de la vie de notre village. »

Le protocole sanitaire établi par le gouvernement sera scrupuleusement appliqué, cafetiers et restaurateurs se préparent tous à accueillir leurs clients dans les meilleures conditions et le respect des gestes barrières.
« Ce qui est le plus difficile, c’est de trouver du personnel qualifié et disponible » s’inquiète Arthur Jeanniard, président associé du restaurant la Maison du bœuf et de la brasserie Le Mirabeau. Heureusement pour lui, ses deux associés et amis, Johan et Jessie, 
viennent justement de signer deux contrats de travail, avec un chef et un commis de cuisine, de quoi redonner le sourire à ces jeunes chefs d’entreprise qui se sont lancés, il y a maintenant 3 ans, dans l’aventure de la restauration. « On manage dans l’incertitude, on doit faire preuve de beaucoup de souplesse et de capacité d’adaptation. Un restaurant, c’est 
1 000 aléas par jour », martèle Arthur. « Les aides économiques du gouvernement et de la ville nous ont permis de tenir le coup, mais il est urgent que l’activité reparte ».

En effet, tous les commerces qui ont dû fermer leurs portes par arrêté gouvernemental ont pu bénéficier, en plus des mesures d’accompagnement de l’État, de la Région et du Département, des aides économiques versées par la Communauté de communes de la Vallée des Baux – Alpilles (CCVBA) pour le premier et le deuxième confinement.
En parallèle, le conseil municipal a créé un fonds spécifique de 200 000 euros à destination des commerçants, artisans ou auto-entrepreneurs saint-rémois ne pouvant exercer leur activité lors du confinement et donc privés d’une importante partie de leurs revenus.
« Je félicite la réactivité et l’engagement du conseil municipal qui a su anticiper et trouver des solutions adéquates pour les personnes les plus en difficulté », se réjouit le maire Hervé Chérubini.
« J’adresse mes remerciements à Mickaël Lafontan, directeur du Centre communal d’action sociale (CCAS), et à ses équipes, qui ont géré ce fonds de soutien et attribué les aides économiques avec une grande efficacité » conclut l’édile.

Un esprit d’entraide et de solidarité

Les conséquences économiques et sociales de cette crise sanitaire sans précédent commencent à se faire ressentir et la profession des cafetiers restaurateurs a particulièrement été impactée ces derniers mois.
Beaucoup de commerçants ont joué la carte du partage et de la coopération. Laurent Ginoux nous explique, « avec Arlette et Victor, les propriétaires du manège de la place 
de la République, on partage l’alimentation électrique pour que je puisse éclairer mes guirlandes en extérieur ; en échange j’achète des jetons que j’offre à mes clients. »
C’est le cas également d’Igor Maurin qui concède volontiers l’extension de l’espace public à ses autres collègues commerçants : « nous avons la chance de bénéficier d’une grande terrasse au sein de notre établissement, je ne vais pas en plus demander à occuper l’espace des voisins. On doit tous jouer le jeu. »

Envie de sortir, de s’évader

« Ces longs mois de confinement ont été difficiles pour tout le monde », affirme Jeanine Nganga, spécialiste des évasions culinaires proches ou lointaines avec son restaurant Jana, la cuisine du voyage. « Je suis déjà en train de préparer mes prochaines recettes pour la réouverture. J’aime donner du bonheur aux gens, les faire voyager. J’ai hâte de retrouver cette convivialité humaine si précieuse. »

Même son de cloche au Bistrot des Alpilles, avec Jonathan Lequeux, chef de cuisine et Nabil Boudia, directeur de l’établissement : « il nous tarde d’accueillir à nouveau des clients. Grâce à l’extension des terrasses, nous allons pouvoir disposer de 30 couverts supplémentaires. La municipalité nous a vraiment accompagnés et écoutés pour convenir des meilleurs aménagements possibles. »

 

L’impatience est également palpable place Favier. Carina et Thomas, propriétaires de la crêperie Lou Planet, sont un couple de jeunes passionnés des produits du terroir et adeptes du « slow food »* (en opposition au fast food, le slow food porte les notions de sauvegarde de la biodiversité, de préservation de l’environnement et de juste rémunération des producteurs).
« On a repris contact avec tous nos fournisseurs et les choses s’annoncent plutôt bien. On a par contre des difficultés dans l’approvisionnement du mobilier de cuisine et de restauration », précise Thomas.

Beaucoup de commerçants sont confrontés à de véritables pénuries dans l’approvisionnement de leurs marchandises. Mais pas de quoi affoler nos jeunes Saint-Rémois qui gardent le moral. « On va trouver des solutions, l’extension des terrasses nous permet d’accroître nos capacités d’accueil de 20 à 30%, ce qui n’est pas rien. On est confiant pour la suite. On a bon espoir que les touristes et les Saint-Rémois soient là, dès le 19 mai. »

En tout cas, le rendez-vous est pris !

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 25 juin 2021 à 14:48