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Imprégnée du paysage sonore qui l’entoure, Victoria Arney transcrit sur le bois ou le cuivre le chant des oiseaux. Alliant art et préoccupation écologique, le travail de Victoria Arney a tout naturellement trouvé sa place à la Maison du Parc et au Musée des Alpilles, deux lieux privilégiant une approche et une découverte sensible du territoire des Alpilles.

Le visiteur est invité à lever les yeux le long du grand rouleau de papier déployé tout en rejoignant l’espace arts graphiques. Dans le cabinet, l’univers de Victoria s’offre aux regards, les oiseaux en de simples traits et traces sont là. Dans l’atelier, une mosaïque de cyanotypes rappelle la migration et les paysages que traversent les oiseaux, au mur sont rassemblés les planches de bois gravées des sillons des sonagrammes…

Ces partitions font partie du film Birdland à découvrir également, et seront interprétées par le musicien de jazz britannique Jim Howard à l’occasion de l’inauguration des expositions le 1er juillet.

À l’espace arts graphiques du musée des Alpilles.

Victoria Arney est née à Southampton en Angleterre et vit depuis une dizaine d’années à quelques kilomètres des Alpilles.

Sa démarche artistique célèbre les liens fragiles et invisibles entre la vie et la terre, mais c’est seulement depuis 2019 qu’elle travaille avec le chant des oiseaux. Ses premiers enregistrements, c’est tout naturellement dans la garrigue autour de son village qu’elle les réalise, captant les trilles musicales des rossignols qui migrent de l’Afrique vers le midi de la France.

À partir de sonagrammes – traduction visuelle des enregistrements – elle grave sur bois et métal les variations de fréquence et d’intensité du chant des oiseaux. Semblables à des partitions, les petites gravures sur cuivre ou sur zinc, sont complétées de grandes installations : des gravures sur bois imprimées sur de longues bandes de papier japonais. Suspendues, elles invitent à lever les yeux et se déplacent délicatement au passage des visiteurs. Les installations sont accompagnées de dispositifs sonores permettant d’accéder aux enregistrements primitifs.

Au-delà du son, ses impressions deviennent les propres descriptions d’un lieu. Elles contiennent à la fois l’immédiateté et les échos de l’histoire avec un savant répertoire de variations : des scripts d’oiseaux parlant entre eux. « Il s’agit de laisser le paysage sonore venir à moi » confie-t-elle.

Peut-être qu’écouter un paysage est aussi important que le regarder. Tout comme une odeur évoque des souvenirs d’un lieu, les sons contiennent des réponses émotionnelles résiduelles, des réponses ancestrales même pour la nature.

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 30 juin 2023 à 14:55

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