Ayant délibérément fait le choix de montrer la peinture et les arts graphiques dans un contexte peu enclin à ceux-ci, à la fin des années 80, les œuvres réunies dans la collection ont infusé en un corpus scientifiquement légitime. Vincent Van Gogh a ouvert la voie à de nombreux autres artistes qui viendront à leur tour habiter ce territoire des Alpilles, formant un groupe riche par son hétérogénéité.
Là réside la mission du Musée Estrine, rendre compte de l’activité plastique qui a émaillé cette Provence sans toutefois se limiter à ses frontières, en montrant une collection d’œuvres locales et nationales, modernes et contemporaines, représentatives de 100 ans de peinture. Le parcours des collections 2024 observera une progression thématique à travers les différents salons de l’Hôtel Estrine. Le début de cette histoire plastique est matérialisé par un espace dédié à Albert Gleizes, de ses travaux post-impressionnistes au premier cubisme, vers un apogée de sa peinture intimement liée à la notion de collectif, portée par le peintre et son épouse Juliette Roche, également mise à l’honneur cette année.
André Marchand, dont l’iconographie est celle d’un bassin méditerranéen dominé par les mondes antiques, illustrera le thème séculaire de la nature morte. Les travaux expressionnistes et poétiques de Michel Potage, ceux plus ascétiques de Bernard Bouin et
Jean-Martin Roch, développeront ce thème complété par les paysages de Michel de Gallard, représentant de la jeune peinture dans les années 1950.
Ce voyage à travers l’histoire de l’art mettra à l’honneur la variété des écritures plastiques aux marges de l’abstraction avec les œuvres de Jacques Doucet, cofondateur du mouvement CoBrA, les géométries d’Antoine de Margerie ou encore les huiles et pastels de Robert Droulers et Henri Goetz. Enfin Eduardo Arroyo, Roger-Edgar Gillet et Gérard Drouillet viendront convoquer la figuration dans des déclinaisons plastiques variées et caractéristiques de leurs recherches.
À l’été 2024, une section supplémentaire se dévoilera dans la grande galerie, ouvrant un chapitre plus contemporain avec Vincent Bioulès, Denis Laget ou encore Nadjib Ben Ali : des travaux aux influences plurielles marquant l’aboutissement de cent ans de recherches plastiques dans les collections du musée Estrine.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 19 février 2024 à 14:00