L’arc de triomphe, le mausolée de Jules et le mur de Marius font actuellement l’objet d’un programme de restauration, dans le cadre du Plan patrimoine antique Etat-région. Ce programme est placé sous la direction de François Botton, architecte en chef des monuments historiques. Pendant dix mois, ces chefs-d’œuvre de l’art antique bénéficieront des dernières avancées en matière de conservation.

Une dégradation permanente
En 2002, des études préalables avaient mis en évidence des dégâts dus au vieillissement naturel des monuments et aux restaurations précédentes, pas toujours adaptées à la pierre tendre de Saint-Rémy. Un examen plus récent a révélé qu’en moins de quatre ans, de nouvelles fissures étaient apparues.
D’autre part, la patine qui confère aux édifices leur couleur si pittoresque est composée pour partie de lichens et d’autres organismes vivants. Le métabolisme de ceux-ci génère des acides et leurs racines pénètrent dans la pierre, très tendre, contribuant également à sa dégradation.

Une restauration complexe… mais douce
Sur l’arc de triomphe, la restauration porte sur les parements. Les maçonneries de la couverture en pierre, après dépose de celle-ci, seront également reprises et une couvertine en plomb sera installée en complément.
Les travaux consisteront également à rechausser le mur de Marius, éventré par des arbres.

Dans une deuxième tranche, le mausolée de Jules bénéficiera de travaux de maçonnerie pour renforcer le couronnement après dépose de la calotte en pierre, ainsi que d’une restauration des parements, avec pose de couvertines sur les corniches comme sur les chapiteaux. Les sculptures figées, qui ont subi le plus de dégradations, seront déposées pour restauration en atelier.

La consolidation des parements redonnera de la cohésion en surface avec un procédé doux de technologie nouvelle, la bio-minéralisation, générée par des organismes vivants selon un processus naturel, identique à celui qui crée la pierre (cf. coquillages). Utilisant la même nature physico-chimique que celle-ci, cette technique permet la restauration douce des édifices.

Souci de conservation
A l’échelle d’une vie humaine, les Antiques semblent éternels. Les effets destructeurs du temps sont pourtant plus rapides qu’on ne le croit, et sans les restaurations déjà effectuées au cours des siècles derniers, les monuments seraient probablement dans un piètre état.
« Privilégier l’aspect pittoresque et ne rien faire », explique François Botton, « c’est accepter que le monument meure et disparaisse. »

Cette vaste campagne de restauration est inscrite dans le Plan patrimoine antique État-région.

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 7 juillet 2018 à 23:47