À l’occasion de la commémoration du 11 novembre, la Saint-Rémoise Marthe Mille a reçu les insignes de chevalier de la Légion d’honneur pour services éminents rendus à la Nation pendant la Seconde Guerre mondiale, où encore adolescente, elle opéra au sein de la Résistance aux côtés de son père Casimir Mathieu.
C’est au cours d’une cérémonie très émouvante, où étaient présents familles, amis, officiels et un grand nombre de Saint-Rémois qui ont côtoyé Marthe Mille, que Francis Guillot, président de la Société des membres de la Légion d’honneur du Pays d’Arles et lui-même chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur, lui a remis les insignes, au nom du président de la République, après avoir retracé son étonnant parcours de vie.
Née le 3 mars 1926, Marthe Mathieu avait seulement 16 ans lorsqu’elle a rejoint en 1942 les rangs du Mouvement unifié de la Résistance dont son père Casimir était le dirigeant. Son jeune âge constitue un atout pour ne pas éveiller les soupçons de l’occupant allemand. Jusqu’au 31 août 1944, Marthe seconde son père, affaibli par une infection pulmonaire, et avec bravoure met régulièrement sa vie en danger en participant aux actions de renseignement, de cache d’armes et de secours aux militaires alliés. En octobre 1944, elle épouse André Mille, jeune sous-officier aviateur également membre de la Résistance, avec qui elle aura 2 enfants, Max et France.
Marthe Mille rejoint ainsi la liste des nombreux résistants saint-rémois déjà décorés : Charles et Marie Mauron, Pierre Gon, Rémy Bonein, Gaston Viens, Eugène Thiot, qui a obtenu la médaille à titre posthume, ou encore le général Jean-François Jaume et son frère curé Esprit Jaume.
Sa fille France Mille a également pris la parole pour transmettre un message de remerciement et un témoignage d’amour, soulignant que la préoccupation principale de Marthe, depuis toutes ces années, est que « tout cela ait servi à quelque chose ».
À l’issue de la cérémonie, qui s’est déroulée dans la salle d’honneur de l’hôtel de ville, où Casimir Mathieu fut de 1944 à 1959 le premier adjoint du maire Charles Mauron, le comédien saint-rémois Jean-Paul Lucet a prononcé les premiers couplets du Chant des partisans, repris à l’unisson par le public dans un moment particulièrement poignant.
(Cet article est paru dans le Journal de Saint-Rémy-de-Provence n°76)
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 11 décembre 2023 à 10:26