Le 2 août dernier, la préfecture des Bouches-du-Rhône a déclaré l’état d’alerte renforcée sécheresse dans le secteur dit « de la Durance », qui englobe la commune de Saint-Rémy-de-Provence. Les restrictions supplémentaires qui en découlent font peser des problématiques complexes sur les espaces verts communaux : l’enjeu est de réussir à respecter les instructions préfectorales tout en préservant les espaces verts les plus fragiles.

« La problématique de l’arrosage est très complexe », résume Yves Faverjon, premier adjoint au maire. « D’un côté, la ville a plusieurs types d’espaces verts (3 stades, massifs fleuris, prairies, arbres anciens, arbres plantés récemment…), et de l’autre, il y a 3 ressources disponibles : l’eau de ville, l’eau brute du canal, et de l’eau dite en ”ressource maîtrisée” (citernes d’eau de pluie, lac de Peiroou, lac de Barreau). »

Préserver sans prélever
Si la ville a pris depuis plusieurs années le virage du développement durable, avec un nombre croissant d’espaces verts sobres en eau (prairies, plantes grasses…) et le remplacement des platanes malades abattus par des essences plus économes, il reste toujours des pelouses et des massifs nécessitant de l’arrosage ; ceux-ci sont très fragilisés par les crises comme celle que l’on traverse cette année. « À l’aune des nouvelles restrictions préfectorales, tout le défi réside dans les choix des espaces à arroser, pour préserver ce qui doit l’être, avec de l’eau provenant des sources disponibles et autorisées, sans préjudice sur les milieux aquatiques. »
C’est avec cet enjeu à l’esprit que les services municipaux ont mis au point un plan pour une gestion de l’eau adaptée à la sécheresse actuelle et en phase avec la règlementation.

Dès la parution de l’arrêté préfectoral du 1er juillet, la ville a réduit l’arrosage des stades et en a modifié les horaires (avant 9h du matin pour réduire l’évaporation). Les stades sont arrosés avec de l’eau brute du canal, ce qui reste autorisé même aujourd’hui en alerte renforcée. Il n’est à ce jour pas envisageable de stopper complètement leur arrosage : le remplacement des pelouses des stades, détruites par le manque d’eau, serait très coûteux pour la ville et les Saint-Rémois, sans parler de l’utilisation des équipements par les associations sportives, qui serait impossible pendant de nombreux mois.

Réaffecter les eaux utilisables
« Plutôt que de laisser mourir de soif les jeunes arbres replantés l’année dernière, notamment sur la place de la République, nous allons continuer de les arroser au minimum, avec de l’eau brute ou issue de ressource maîtrisée plutôt que de l’eau de ville », indique Yves Faverjon. « Au-delà du coût élevé pour la collectivité, leur remplacement par de nouveaux sujets retarderait encore le moment où, une fois à maturité, ceux-ci joueraient pleinement leur rôle d’ilot urbain de fraicheur en période de canicule. »

Les massifs de fleurs qui repoussent d’eux-mêmes à chaque saison ne seront plus arrosés. Il faudra accepter, par conséquent, que certains espaces verts, notamment certains ronds-points très paysagés, jaunissent et se dessèchent en raison du manque d’eau… C’est un moindre mal pour préserver la ressource en eau et épargner d’autres plantations plus fragiles et plus coûteuses à remplacer.

  • En ce qui concerne les rues, le nettoyage à grande eau (haute pression) a été arrêté ; seul le nettoyage avec les balayeuses reste autorisé.
  • Les fontaines de ville qui continuent de couler sont alimentées par des sources souterraines non exploitées.
  • Lors des manifestations festives et familiales de « taureaux piscine », qui attirent un public nombreux, l’eau utilisée provient d’une ressource maîtrisée (récupération d’eau de pluie) ; par ailleurs, la hauteur d’eau dans le bassin a été réduite de 40 à 15 cm.

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 10 août 2022 à 09:42