De nombreuses caravanes de gens du voyage se sont installées le 26 mai 2024 sur le plateau de la Crau à Saint-Rémy-de-Provence, ravivant les questionnements des habitants sur la réalisation d’une aire d’accueil dédiée dans le secteur. Voici quelques éclaircissements.
La ville a-t-elle autorisé cette installation ?
Non. Cette installation s’est faite sans aucune autorisation de la part de la municipalité (ou de quiconque), qui s’est retrouvée, comme les riverains, devant le fait accompli. D’autres communes voisines, récemment, ont également été confrontées à la même situation (Barbentane, Eyragues, Saint-Andiol, Mouriès).
Aussitôt qu’ils en ont été informés, les services municipaux ont dressé un constat de l’infraction et des dégradations occasionnées (pour les branchements sur les réseaux publics d’eau et d’électricité), et vont engager les démarches administratives nécessaires.
Malheureusement, n’étant pas dotée d’une aire d’accueil des gens du voyage, la ville de Saint-Rémy-de-Provence est en général déboutée par le tribunal lorsqu’elle porte plainte.
Saint-Rémy n’est-elle pas obligée de se doter d’une aire d’accueil ?
Depuis 2001, la loi impose en effet aux communes de plus de 5 000 habitants de se doter d’une aire permanente d’accueil. En 2017, cette compétence a été transférée aux intercommunalités.
Au sein de la Communauté de communes Vallée des Baux – Alpilles (CCVBA), Saint-Rémy est la seule commune de plus de 5 000 habitants. Dans l’intercommunalité voisine, Terre de Provence Agglomération, ce sont les communes de Châteaurenard et Noves qui sont concernées.
Pour régulariser la situation, la municipalité saint-rémoise et la Communauté de communes ont souhaité s’inscrire dans le cadre du Schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage, réalisé par la préfecture des Bouches-du-Rhône. Ce schéma devant évoluer en 2026, la municipalité a demandé à la préfecture que cette aire d’accueil soit mutualisée entre la Communauté de communes et Terre de Provence Agglomération.
Où en est-on aujourd’hui ?
Faisant suite à cette demande, la préfecture a organisé une réunion avec les élus concernés. Malheureusement, aucun consensus n’a été trouvé sur l’implantation de cette aire d’accueil.
Dans un courrier en date du 6 mars 2024, les maires des communes et les présidents des intercommunalités concernées ont donc écrit au préfet afin qu’il tranche définitivement sur la question et désigne la commune la plus adaptée pour y implanter l’aire d’accueil.
La réponse est très attendue par l’ensemble des acteurs concernés.
Cet article a été modifié pour la dernière fois le 5 juin 2024 à 09:41