De plus en plus de locataires saint-rémois alertent le maire sur l’état déplorable de leur logement, qui engendre des conséquences très concrètes sur leur santé et leur budget. Pour résoudre leur situation, la ville effectue des contrôles de conformité dans les logements concernés ; mais la création de logements accessibles est un autre levier efficace pour lutter contre l’insalubrité.

Logement humide, plafonds et murs couverts de moisissures, isolation thermique insuffisante, réseau électrique dangereux… les logements proposés à la location par certains propriétaires peu scrupuleux sont classés comme « indignes », et frôlent parfois l’insalubrité ou le péril. « Ces habitats aux loyers souvent élevés engendrent des factures de chauffage astronomiques alors même que leurs occupants ont toujours froid », dénonce Mireille Raybaud, adjointe au maire chargée de la santé et du logement. « Ils font également courir d’importants risques sanitaires ; lors de mes permanences, j’ai reçu des familles dont les enfants sont déjà atteints de rhumes, d’asthme ou d’otites à répétition. En plus du mal-être des parents, cela peut à terme dégénérer en bronchites chroniques ou provoquer des pertes d’audition. C’est inacceptable. »

La police de l’urbanisme mobilisée
Par ses pouvoirs de police qui englobent l’hygiène et la salubrité, le maire est tenu d’intervenir. Saisi par le Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne qui centralise les signalements, le maire missionne Alain Fieloux, policier municipal en charge des affaires liées à l’urbanisme qui établit sur place un constat très complet. « La commune peut mettre en demeure le propriétaire pour qu’il effectue les travaux nécessaires dans les 6 mois », détaille Alain Fieloux.
Le policier contrôle ainsi une douzaine de logements par an ; certains n’ont pas été rénovés depuis des décennies. « En général, les choses se terminent bien. Nous informons également les propriétaires sur les aides financières auxquelles ils ont droit. En 8 ans, seule une affaire a conduit à un procès-verbal transmis au parquet. »

Instaurer un cercle vertueux
Un autre levier efficace est de créer davantage de logements accessibles pour les Saint-Rémois. Pour Mireille Raybaud, il y a urgence : « l’objectif immédiat est de résorber la longue liste des familles en attente de logement, et de pouvoir proposer des habitats enfin acceptables à celles qui vivent dans des conditions indécentes », résume-t-elle.
« Par ailleurs, on observe l’instauration d’un cercle vertueux dans les communes qui créent des logements : les nouveaux appartements, sains et bon marché, se retrouvent en concurrence directe avec des habitations indignes au loyer déraisonnable. Cela incite les propriétaires réticents à effectuer les travaux nécessaires et à baisser leurs loyers, avant d’entrer dans une procédure. »

Pour signaler une situation de mal logement, contacter le Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne : ddtm-pdlhi@bouches-du-rhone.gouv.fr

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 7 juillet 2018 à 23:09