Engagée fin janvier 2023 par la ville, l’étude naturaliste destinée à identifier les espèces vivantes et les écosystèmes du lac de Barreau a livré ses conclusions. Une réflexion collective s’engage désormais sur les actions à mener pour préserver la biodiversité du site.

Lieu singulier à Saint-Rémy, en contraste avec les paysages secs des Alpilles, le lac de Barreau constitue une oasis de biodiversité, où des plantes typiques des milieux humides abritent des espèces atypiques d’oiseaux. Parmi la soixantaine de variétés recensées, le blongios nain et le héron pourpré (photo 1) sont classées sur la liste rouge des espèces menacées de France métropolitaine.

D’autres espèces protégées ont été observées par les naturalistes, comme le papillon « diane » (photo 2) et la chauve-souris « minioptère de Schreibers » (photo 3). Le papillon pond sur une plante présente en quantité sur le site, l’aristoloche, dont les chenilles se nourrissent ; préserver ce beau papillon nécessite de conserver la plante. Quant à la chauve-souris, qui chasse aux abords du lac et a pour gîte les carrières de Glanum, ses déplacements – et sa survie – reposent sur la préservation des continuités écologiques via la trame noire et la sobriété d’éclairage.

Des écosystèmes à protéger

D’après les résultats de l’étude, le passage d’engins motorisés et le cheminement des chiens dans la roselière dégradent les habitats et dérangent les espèces en période de nidification. Certaines espèces, observées il y a quelques années encore, ne l’ont cette fois pas été. Par ailleurs, des espèces exotiques envahissantes ont pris de l’ampleur ; c’est le cas de la jussie, que la Communauté de communes a entrepris d’arracher en septembre dernier, et de l’écrevisse de Louisiane qui menace les écosystèmes en dévorant les larves d’insectes et d’amphibiens.

« Avec le bureau d’étude Naturalia et en collaboration avec le Parc naturel régional des Alpilles et la Communauté de communes, la ville va désormais se pencher sur les moyens de protéger ce milieu humide en tant que support de la biodiversité, et ainsi répondre aux objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre de la politique d’aménagement durable du territoire », explique Arnold Martin, conseiller municipal, délégué à l’environnement, aux espaces naturels et à la biodiversité.

(Cet article est paru dans le Journal de Saint-Rémy-de-Provence n°76)

Cet article a été modifié pour la dernière fois le 1 février 2024 à 14:48